L’amateur d’histoire de France et de patrimoine connait la Loire pour ses Châteaux. Malgré tout, la Loire, c’est surtout un fleuve sur lequel il est intéressant de se plonger. Démarrons notre découverte de ce fleuve avec Jean de La Fontaine :
« La Loire est donc une rivière
Arrosant un pays favorisé des cieux,
Douce, quand il lui plaît, quand il lui plaît si fière
Qu'à peine arrête-t-on son cours impérieux.
Elle ravagerait mille moissons fertiles,
Engloutirait des bourgs, ferait flotter des villes,
Détruirait tout en une nuit…
Si le long de ses bords n'était une levée
Qu'on entretient soigneusement. »
La Loire, le fleuve royal ?
Longue de 1 006 kilomètres, la Loire est le plus grand fleuve s’étendant sur la France. Elle prend sa source dans l’Ardèche pour finir dans l’océan Atlantique par son estuaire de Loire-Atlantique.
Plus qu’un fleuve, la Loire a une valeur hautement symbolique pour l’histoire de France. En effet, la Guerre de Cent Ans va offrir ses lettres de noblesse à ce grand fleuve. Le très long conflit oppose les Royaume de France et d’Angleterre possédant tous deux des territoires sur le futur sol français.
Les combats sont rudes et le dénouement de ce conflit penche vers l’un ou l’autre … Mais ce fût sans compter sur les Bourguignons qui s’alliant aux Anglais vont déstabiliser le Royaume de France qui sera presque brisé. A la mort du Roi Charles VI, son fils Charles VII est sensé hériter de la Couronne mais l’Histoire fait que son trône ne fût pas assuré naturellement … Retournant dans le Berry, il s’établira à Bourges pour reconquérir ses terres.
Il ne fût pas le premier souverain à prendre la Loire comme bastion, on parle de la « cloison de Loire » toute faite de forteresse aux points essentiels pour conserver la sécurité du Royaume.
Depuis Bourges, et avec l’aide de Jeanne d’Arc, Charles VII regagnera son trône et son pays. Les souverains qui le suivront n’oublieront pas la sécurité qu’apporte le Val de Loire mais n’oublieront pas le charme et la douceur de vivre liée au fleuve et à ses possibilités. Ainsi donc, on y fera bâtir nombre de résidence au moment de la Renaissance. Le fleuve finira par être éclipsé par ses belles demeures dont l’architecture est devenu l’un des joyaux de notre pays. Rien n’eût été possible sans le fleuve.
La Loire et l’activité maritime
Remontons au Moyen-Âge, le fleuve est alors bordé de forêts luxuriantes de gibier. A cette époque, l’une des principales préoccupations n’est pas de savoir qui est le Roi de la Loire mais de trouver à manger. Pour trouver à manger, il faut chasser, produire ou pêcher. La pêche sera donc associée très tôt à la Loire. La difficulté étant que la Loire est un fleuve capricieux et même souvent dangereux alors viendra des inventions permettant d’améliorer les rendements tout en conservant une certaine sécurité.
Le commerce se développe au sein de l’Europe médiévale et ainsi les besoins en bien et denrées diverses et à l’époque le moyen le plus sûr reste le bateau, alors le fleuve se transforme rapidement en route commerciale, notamment d’Orléans à Nantes voire plus tard vers une traversée de l’Atlantique.
En quelques décennies, les rives de la Loire vont se transformer en port plus ou moins établis. La Loire étant souvent ensablées et son niveau étant plus ou moins haut, les quais doivent être prêt à toutes les situations et leur solidité est parfois négligée. On y verra se construire des entrepôts, des auberges de marins, des tavernes, la société du fleuve se transforme.
Parallèlement, les seigneurs, marchands, pêcheurs veulent s’approprier le fleuve … l’on voit donc fleurir des ponts et des péages pour assurer le contrôler sur une plus ou moins grande portion du fleuve mais plus encore en obtenir un revenu, on y comptera 22 circonscriptions.
Orléans commande toute l’économie du fleuve. A partir du XIIIème siècle, Orléans possède un port. L’on sait qu’au XVème siècle, au vu de sa situation géographique, la ville domine tout le commercer de la Loire et y règlemente l’activité de pêche. La ville compte plusieurs ports mais également nombre d’entrepôt, à partir d’Orléans des marchandises sont envoyées à Paris, Nantes, dans d’autres villes du Royaume ou encore dans d’autres parties de l’Europe.
La contrebande existe également, les vins de Touraine et d’Anjou sont détournés pour atterrir dans les cabarets parisiens où chez quelques personnes peu regardantes de la provenance.
La Loire, fleuve oublié ?
Si prospère que fut l’économie de la Loire, elle ne pouvait durer toujours. Le XVIIIème siècle vient entailler l’activité portuaire avec la création de l’administration des Ponts et Chaussées qui va avoir pour tâche de développer, sécuriser et rendre rentables les routes de France. A cela s’ajoute la construction de solides ponts de pierres à Blois, Tours et Orléans. La concurrence va donc priver le fleuve d’une partie de ses transports.
Les conditions climatiques vont également rendre la vie dure à la Loire. En 1785, comme plus tard, des grandes sécheresses viennent rendre la navigation impossible. Les pertes de clientèles seront importantes.
Alors que la révolution industrie bat son plein dans la deuxième moitié du XIXème siècle, l’on commence à doter la Loire de moyens mécanique pour la rendre concurrentielle … bien que nécessaire, la transformation arrive trop tardivement … les ensablements et les diverses inondations des années 1840 à 1860 font que l’État, les entreprises et même les particuliers vont peu à peu se détourner de la Loire.
La Loire reste un fleuve fort de son histoire et compte bien écrire de nouvelles pages grâce au tourisme mais également au fait que l’eau est devenue une ressource importante.
Chronique écrite par Pépite 1991
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Vue de la Loire à Tours - Crédit Photo Pépite 1991 ©J'aime le Val de Loire❤️
